sábado, abril 14, 2007

Ma morte vivante



"Dans mon chagrin rien n’est en mouvement
J’attends personne ne viendra
Ni de jour ni de nuit
Ni jamais plus de ce qui fut moi-même

Mes yeux se sont séparés de tes yeux
Ils perdent leur confiance ils perdent leur lumière
Ma bouche s’est séparée de ta bouche
Ma bouche s’est séparée du plaisir
Et du sens de l’amour et du sens de la vie
Mes mains se sont séparées de tes mains
Mes mains laissent tout échapper
Mes pieds se sont séparés de tes pieds
Ils n’avanceront plus il n’y a plus de routes
Ils ne connaîtront plus mon poids ni le repos

Il m’est donné de voir ma vie finir
Avec la tienne
Ma vie en ton pouvoir
Que j’ai crue infinie

Et l’avenir mon seul espoir c’est mon tombeau
Pareil au tien cerné d’un monde indifférent

J’étais si près de toi que j’ai froid près des autres"

Paul Éluard

2 Comments:

Anonymous Anónimo said...

Je suis honoré que "Ma morte vivante" a un place sur votre site! C'est très beau, n'est-ce pas? Voire aussi les autres poèmes d'Éluard, par exemple-

"I was born to know you
To give you your name
Freedom."
(de Poèsie et Vérité)

et

L'amoureuse
Elle est debour sur mes paupières
Et ses cheveux sont dans les miens,
Elle a la forme de mes mains,
Elle a la couleur de mes yeux,
Elle s'engloutit dan mon ombre
Comme une pierre sur le ciel.

Elle a toujours les yeux ouverts
Et ne me laisse pas dormir.
Ses rêves en pleine lumière
Font s'évaporer les soleils,
Me font rire, pleurer et rire,
Parler sans avoir rien à dire

5:22 da manhã  
Blogger Unknown said...

Ces poèmes sont magnifiques...merci, Bruno...ji tim bocu

12:13 da tarde  

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